Mosaïque n° 24 | 2025
D’où parlent les chercheur.euses ? Le rôle des émotions dans la construction du savoir
Lorsque le sujet-chercheur intervient dans l’espace académique pour formuler des énoncés, il n’aborde habituellement pas l’aspect intime de sa recherche. Les enjeux personnels qui mènent au choix de ses objets d’études sont passés sous silence, et les émotions qui accompagnent le processus de recherche réservées à l’espace de la vie privée, de l’informel. Ce besoin de distinguer les sphères privées et académiques est caractéristique de la croyance qu’une bonne recherche est une recherche dite objective et axiologiquement neutre. La sociologie des sciences démontre depuis des décennies que cette conception est délétère. Donna Haraway, notamment, propose dans sa théorie des savoirs situés (Haraway, 2007) d’abandonner la prétention à l’objectivité totale au profit d’un rapport réflexif au lieu d’énonciation spécifique à partir duquel le sujet-chercheur produit du savoir. L’autothéorie, tributaire des savoirs situés, s’inscrit dans cette visée : occupant une place croissante dans le monde académique, cette pratique d’écriture articule l’intime et la théorie. Notre proposition présente des affinités avec cette approche bien qu’elle s’en singularise, dans la mesure où elle se focalise spécifiquement sur les émotions dans la pratique de la recherche. Outil heuristique ou biais aveuglant, nous pensons en effet qu’elles constituent un paramètre d’une importance décisive qui doit être pris compte dans la situation d’énonciation de tout sujet-chercheur.
Calendrier :
- Date limite d’envoi des propositions : 15 décembre 2024
- Réponse aux auteurs et autrices : début janvier 2025
- Envoi de l’article entièrement rédigé : 1er avril 2025
- Premier retour aux auteurs et autrices : début juin 2025
- Publication du numéro de la revue : décembre 2025
Pour plus de détails : appel à contributions Mosaïque n° 24.